Dans le cadre de Renaissance lille3000, le Musée d’Histoire Naturelle de Lille propose l’exposition TextiFood précédemment présenté au pavillon France / Lille Europe de l’exposition universelle de Milan du 1er mai au 14 juillet 2015, au Palazzo delle Stelline, Institut Français Milano.
Textifood rappelle le thème de cette Exposition Universelle : “Nourrir la planète, énergie pour la vie”. Il est présenté des fibres textiles issues d’espèces végétales voire animales, dont une partie est comestible et l’autre est utilisée pour la création textile.
Si l’on connaît les plus classiques, laine, lin, coton et soie, il est de nombreuses autres fibres issues de la nature ; orange, citron, ananas, banane, noix de coco, ortie, café, riz, soja, maïs, betterave, lin, lotus, algues, champignons, vins, bières, coquillages et crustacés… un vrai inventaire à la Prévert !
Nourrir crée des déchets, aussi pour une croissance intelligente et durable il est impératif de valoriser ces déchets, de les transformer en une nouvelle matière première. De quoi largement entrevoir le champ des possibles synergies entre les systèmes de production alimentaires et textiles.
Ces fibres, étudiées par des chercheurs du monde entier, viennent de tous les continents. Elles entendent répondre aux besoins d’une planète de plus en plus éco-responsable.
Fibres
Mais exposer de “simples” fibres ce n’est pas spécialement parlant, alors pour illustrer les fibres et ces étoffes qui en sont constitués designers et stylistes proposent des créations intégrant ces matières issus le plus souvent les résidus des récoltes.
L’exposition commence par présenter des dizaines de ces fibres. Ainsi les fibres des feuilles de bananier.
Le bananier permet d’extraire de ses pétioles (base des feuilles) une fibre textile bien particulière. Très légère et biodégradable, la soie du bananier est utilisée au Japon, au Népal ou encore aux Philippines. Outre son aspect soyeux, ce tissu est également d’une grande résistance, flexible et imperméable.
La fibre du bananier est marron foncé ou blanche selon que l’on prenne le cœur ou le bord des pétioles. Elle demande une grande attention au tissage car sa composition fibreuse la rend très fragile et cassante.
Robes
Mais partons alors à la découverte des robes en soie de bananier, en fibres d’ananas, en écorce de baobab, en lotus, en ortie, des tissus à base de nacre de coquillage, des vêtements teints au marc de café et même une robe conçue à partir de la fermentation de la bière !

In Vino Veritas ! – Micro’Be’ Fermented Fashion , 2007 Gary Cass et Donna Franklin propose un nouveau textile, un matériau organique et fermenté, issu du raisin, des dépôts dans les bouteilles de vin rouge.

The Beer Dress 2015
Le chercheur Gary Crass a développé cette nouvelle matière issue du procédé de fabrication de la bière pour cette robe, inspirée par la fleur de houblon, et dessiné par Donna Franklin. Grâce à la biosynthèse, il est possible de matérialiser la fermentation de la bière et de lui donner l’aspect d’une matière textile.

Mira Wrap, 2015
Ditta Sandico, Philippines, propose une robe en soie de bananier. La soie de bananier permet de réaliser un tissu léger.

Baobab Couture, 2015
Pièce unique créée pour Textifood par Éric Raisina en fibres issues de l’écorce de baobab, fibres tissées et crochetées.

Aurora Borealis, 2015
Robe de Kristian Von Forselles, composée de viscose, polyamide et soja pour la partie dentelle (créée par la maison Darquer – groupe Noyon) du tissu 100 % ananas (créé par Elodie Brunet).

Exocet Dress, 2015
Cette robe est le résultat d’une collaboration avec la styliste Christine Phung. Le textile de cette robe aux volumes organiques est tissé à la main, fait de fils de métal, de lin et de fibres de collagènes de poisson, fibre créée pour l’occasion par la société Umorfil.

Métamorphose, 2015
En collaboration avec La Redoute, Coralie Marabelle propose cette robe à base de fibres d’ananas.
Il n’y a pas que des robes…
Évidemment l’utilisation de ces fibres ne se limite pas à la fabrication de robes ou autres vêtements. Toutes sortes d’objets peuvent bénéficier de l’apport de ces matériaux. Sacs, casques, raquettes de tennis… mais aussi véhicules. Ainsi le SCUBE est peut-être l’un de nos moyen de transport de demain.
Le lin est considéré comme le leader des fibres écologiques ; ses propriétés techniques permettent d’associer écoconception, légèreté et haute performance mécanique. Spécialisé dans le traitement de ce matériau, le Groupe DEHONDT a réalisé récemment un véhicule électrique éco-conçu intégrant des pièces composites en fibres de lin : le SCUBE®, véhicule tri-porté, représente un moyen de transport écologique, recyclable, silencieux et très maniable. Capable de transporter une personne avec une autonomie de 40 km (à 23 km/h).
fort intéressant 🙂
Tu te vois dans quelle robe ? 😀
aurora borealis 😉
Tu aimes donc la dentelle 😀
Elle est très belle cette robe !!