Chaque année, tel le beaujolais, on a droit à la rentrée à l’ « Amélie Nothomb nouveau » ! Réglée comme une horloge c’est un rendez-vous que les « afficionados » ne manqueraient pour rien au monde. Rassurez vous je ne fait pas partie de ceux-là.
Mais comme il m’est tombé entre les mains et que j’avais deux heures à perdre, alors pourquoi pas me faire une idée de ce nouvel opus. Peut-être me donnera-t-il envie d’en lire d’autres … sait-on jamais. Jusqu’à présent je n’ai jamais accroché à sa plume, alors …
Que nous raconte donc Amélie dans son cru 2010 ? Cela devrait être savoureux parce qu’à peine sorti son roman est déjà en tête du top 20 des meilleurs ventes, délogeant même « Le voleur d’ombres » de Marc Lévy – au moins une bonne chose !
S’il est évident que ce n’est pas un gage de qualité, il faut un peu de temps pour que le bouche à oreille se fasse, même au temps d’internet ! Ce n’est pas non plus un gage de médiocrité, ou alors les acheteurs sont des andouilles « moutonesques ». Simple phénomène de mode ? Mais il dure depuis 1992 avec « Hygiène de l’assassin » , même si personnellement mes souvenirs remontent à « Stupeur et tremblements » en 1999.
Le mieux est d’oublier et de se concentrer sur la lecture, ensuite on verra.
« Une forme de vie » met en scène un soldat américain, Melvin Mapple, posté à Bagdad qui écrit à son écrivain favori, Amélie Nothomb « herself ». Le roman est la narration de cette relation épistolaire avec ce GI en Irak, qui se réfugie dans la nourriture pour échapper au quotidien et à l’ennui. La relation au corps et de l’obésité sont les thèmes centraux de ce roman, une obésité qui devient une oeuvre et qui occupe alors tout l’attention de ce soldat.
Que dire de ce roman, on a le sentiment qu’Amélie Nothomb a voulu mélanger humour et cruauté mais la mayonnaise ne prend pas. Il y a un nombrilisme permanent dans son écriture qui me déplait au plus au point. Et j’y retrouve tout ce que je n’ai pas aimé dans les quelques oeuvres de sa plume qui sont déjà passé entre mes mains.
Quand je lis ces romans je me retrouve toujours confronté à une espèce de paresse de l’auteure. Parfois des formules, des phrases font mouche mais cela ne tient pas sur la distance, c’est poussif.
Ses romans sont courts et l’on pourrait alors s’attendre qu’ils soient, non pas forcément dense, mais au moins que l’on y trouve de la matière. Mais non, c’est vide, du rien délayé. Il serait temps pour elle de sortir de cette sous-littérature industrielle. Mais tant qu’il y aura des lecteurs pour acheter ses livres, pourquoi changer ?
Mais je dois me tromper du tout au tout car avec ce dernier roman, comme en 2007, Amélie Nothomb est présélectionnée pour le Goncourt 2010 !!
Extrait
Ce matin-là, je reçus une lettre d’un genre nouveau :
Chère Amélie Nothomb,
Je suis soldat de 2e classe dans l’armée américaine, mon nom est Melvin Mapple, vous pouvez m’appeler Mel. Je suis posté à Bagdad depuis le début de cette fichue guerre, il y a plus de six ans. Je vous écris parce que je souffre comme un chien. J’ai besoin d’un peu de compréhension et vous, vous me comprendrez, je le sais.
Répondez-moi. J’espère vous lire bientôt.
Melvin Mapple
Bibliographie
Hygiène de l’assassin, roman, 1992
Le Sabotage amoureux, roman, Albin Michel, 1993
Les Combustibles, théâtre, Albin Michel, 1994
Les Catilinaires, roman, Albin Michel, 1995
Péplum, roman, Albin Michel, 1996
Attentat, roman, Albin Michel, 1997
Mercure, roman, Albin Michel, 1998
Stupeur et tremblements, roman, Albin Michel, 1999
Métaphysique des tubes, roman, Albin Michel, 2000
Cosmétique de l’ennemi, roman, Albin Michel, 2001
Robert des noms propres, roman, Albin Michel, 2002
Antéchrista, roman, Albin Michel, 2003
Biographie de la faim, roman, Albin Michel, 2004
Acide sulfurique, roman, Albin Michel, 2005
Journal d’Hirondelle, roman, Albin Michel, 2006
Ni d’Ève ni d’Adam, roman, Albin Michel, 2007
Le Fait du prince, roman, Albin Michel, 2008
Le Voyage d’Hiver, roman, Albin Michel, 2009.
Une Forme de vie, roman, Albin Michel, 2010
elle est encensée chez toutes les lectrices, à tel point que je n’ai déjà plus envie de lire ce livre – de toute façon, j’ai toujours trouvé ses écrits très creux, sauf « stupeurs et tremblements » et « métaphysique des tubes »
ce n’est pas la peine d’encombrer ta PAL avec ce livre en tout cas.
Cher docteur Tek’site lire me donne faim! Est-ce normal?
C’est un souci mon cher Le Baudet, je conseille donc avant toute lecture de boire 2 grands verres d’eau à température ambiante. Cela diminuera votre faim et vous pourrez vous contenter alors de boire mes paroles.